Drole de dispute entre maghrebins.
J'ai ouvert ce site pour rendre hommage aux deportés marocains d'algerie. Et voilà que le forum est squatté par un sujet plus douleureux.
L'histoire du maghreb .
QUI MAGHREBIN?
Le bérbere qui est juif d'origine
Ou le bérbere qui est musulmans ?
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La fontaine à l'entrée de la demeure
de Michel Cohen Bacri à Alger
(partie basse de la médina)
rue Souk El-Djemâa
On trouve trace de Michael Cohen Bacri, fondateur de la maison de commerce, né à Livourne (appelée Leghorn par les Anglais) et établi à Alger (El-Djezaïr) en 1770 ou 1774, avec des relations familiales à Marseille, Gênes, Livourne, Manchester, Naples, Alexandrie et Tunis; exil rendu prospère par le commerce international du blé. Ce furent ses fils qui contribuèrent à sauver le Sud de la France de la famine sous la Révolution et le Directoire en 1793 en exportant des quantités considérables d'orge et de blé avec l'appui du Dey d'Alger***. C'est dans les années 1795-1797 que les négociants en blé Bacri et Busnach, représentés auprès du Comité de salut public de la Convention par Jacob Bacri, mandaté par le Dey Sidi-Hassan en 1795, ont fourni à la République française, une et indivisible, du blé algérien. Ce blé devait servir, rappelons le, à la campagne d'Égypte de Bonaparte, entre autres, et ne fut pas payé. D'où le "contentieux de la dette Bacri" (La Créance Bacri est déposée à la Bibliothèque Nationale).
Ce contentieux s'inscrivit comme l'une des causes de la conquête de l'Algérie. Il faut dire que la France avait depuis 1561 un comptoir commercial en Algérie et veillait à ses intérêts par tous les moyens. Napoléon Ier, toujours prévoyant, avait même fait dresser une carte de l'Algérie et repéré le meilleur lieu de débarquement : Sidi-Ferruch. C'est Charles X, Roi très-chrétien de France et de Navarre, selon la formule traditionnelle qu'il avait restaurée, qui, contre vents et marées (contre les Anglais et contre Talleyrand), ordonna le débarquement, le 14 juin 1830. Source: entre autres, "La Colonisation en Algérie: création, développement, relations et chute", in La Colonie du Cap et l'Algérie, mémoire par Ada Sanchis, Université Nice Sophia Antipoli; reproduit dans Pieds Noirs : nos ancêtres d'Algérie, 1830-1962, par G. Brisson et R. Vella.
Joseph Cohen-Bacri, fils de Michael, épousa la fille de Naftali Boujenah, fusionnant les deux principales maisons de commerce d'Alger. L'affaire Bacri-Busnach est donc un autre nom donné à l'affaire Bacri-Boujenah. En tout cas, grâce à Wouter Busnach, d'Amsterdam, et aux vertus de l'Internet, nous savons maintenant qu'il était allié de Nephtali Ben Moses Busnach, surnommé le "Vice-Roi d'Alger", assassiné lors du pogrom de 1805. Selon le grand rabbin d'Alger, Maurice Eisenbeth, Nephtali Busnach, riche négociant d'Alger était établi à Constantine dont le bey était son ami. "Le 15 févier 1798, il devint l'associé de son oncle et beau-père Joseph Cohen Bacri [...] Le vendredi 28 juin 1805, à 7 heures du matin, Nephtali Busnach fut tué par un janissaire dans le bureau du représentant du Bey de Constantine". En conséquence les familles Busnach et Bacri se replièrent sur Livourne, sauf Joseph Cohen Bacri, son fils David et Michel Busnach, qui restèrent pour liquider les comptes. La Régence fit saisir leurs navires en mer et réclama une rançon pour leur vie.
David Cohen-Bacri, fils de Joseph, parvint à se faire nommer Mokaddem de la communauté (chef de la nation) et fit rayer la rançon des livres de la Régence, mais il fut décapité en 1811. Son père Joseph lui succéda, mais dut se retirer à Livourne à cause de conflits intra-communautaires. Jacob Cohen-Bacri, frère de Joseph, était représentant de la maison à Marseille ["Michel Busnach et, surtout, Jacob Cohen-Bacri gardent le contact avec la Barbarie", source marseillaise] et à Paris. Il rentra à Alger ou il fut Mokadem de 1816 à 1831, sous quatre deys successifs. Parmi ses fonctions, en 1826, celle de Consul général de Toscane.
Les relations avec l'Algérie (turque, à l'époque) restèrent houleuses. Une flotte française dut croiser en 1827 devant Livourne pour protéger le Duché de Toscane que l'Algérie sommait de livrer les Bacri et les Busnach. En Algérie même, Jacob Bacri reçut chez lui, à Alger, le général de Bourmont, commandant l'armée française d'occupation. La famille Bacri, (abrégé de Cohen Bacri ou Coen-Bacri, [parfois déformé en Coens Bacri ou même en Cour-Bairé!] aujourd'hui Cohen-Bacrie) est française par naturalisation, depuis 1816 (David Cohen-Bacri, à Alger), 1827 (Nathan Bacri), 1852 (Rosa Bacrie, à Constantine) et par loi depuis 1870 (Décret Crémieux). C'est entre 1956 et 1962 que la famille quitta l'Algérie pour la France. L'auteur de cette page possède la double nationalité: française et canadienne.
Bacri
Le nom, d'origine hébraïque ou italo-arabe, serait dérivé de "Bekhor" qui signifie au sens propre fils aîné et au sens figuré précoce, empressé, qui devance les désirs des autres. Cet additif à "Cohen" a aussi été interprêté comme une référence aux prêtres du Temple qui assuraient le service le matin. Selon la racine arabe il signifie bouvier ou marchand de bétail. Il peut aussi résulter de l'italianisation d'un autre mot arabe. Merci à Paul Cohen-Bacrie pour la transmission de ces renseignements.
"1797-1827. Affaire Bacri-Busnach: 1797, deux négociants algérois, Bacri et Busnach, vendent pour 14 millions de blé à la République française (impayés). 1818, Hussein, créditeur de Bacri et Busnach, réclame cette somme à Louis XVIII. 1826, Hussein écrit à Charles X pour se plaindre de la longueur du procès, pas de réponse. 1827, à la réception officielle de Baïram, Hussein demande à Deval, consul de France, s'il a une lettre de Charles X. Réponse négative. Hussein, furieux, frappe Deval d'un coup de chasse-mouches. Rupture des relations diplomatiques, blocus d'Alger, débarquement à Sidi-Ferruch." Dominique et Michèle Frémy, Quid, Robert Laffont. Citépar Roland Bacri en exergue de son livre Les Rois d'Alger, op. cit.
"L'affaire de Bône pillée au cours d'une insurrection kabyle, les captures de navires et le défaut de paiements des créances Bacri, dont le dey d'Alger se plaint, tels sont, au début de 1827, les litiges entre le dey et la France. Pour couronner le tout, le dey a pris le consul Pierre Deval en aversion. Il l'accuse d'être aux gages de Bacri et la cour de France soupçonne Hussein de réclamer son rappel pour toucher le présent d'usage que lui doit tout nouveau consul. Le 30 avril 1827, la discussion s'envenime. Le dey, suivant l'étiquette orientale, se lève et ordonne au consul de sortir. Deval ne bouge pas, le dey le frappe du manche de son éventail. Deval rend compte de l'incident." Le Coup d'éventail, in La Colonie du Cap et l'Algérie, mémoire par Ada Sanchis, Université Nice Sophia Antipoli.
Le fait est attesté de manière originale par les Mémoires d'un esclave (George Simon Frederik Pfeiffer) au chapitre 22: "He [Dey Hussein] impetuously insisted on the immediate payment of two millions five hundred thousand franks, which were arrearages from the first years of the French republic, when both the Jewish mercantile houses, Bacri and Bosnack, in Algiers, furnished grain for the French government. [...] Mr. Deval replied, the demands were by all means just, and were acknowledged as such by his government; but..."
Le même auteur rend ce témoignage du rôle joué par les Bacri à Alger à cette époque, en 1830, après la conquête française: "his punishment [il s'agit d'un jeune interprète passé en cour martiale] was so much mitigated through the influence of Bacri, king of the Jews, that he was only expelled from the interpreters'corps.", chapitre 35. Source: The voyages and five years' captivity in Algiers of Doctor G.S. F. Pfeiffer, giving a true description of the customs, manners, and habits of the different inhabitants of the country of Algiers, written by himself. Translated from the second german edition by I. Daniel Rupp, Harrisburg, PA, John Winebrenner, Printer, 1836.
"«Le contentieux de la dette Bacri, négociant algérois qui avait vendu du blé au Directoire, et à laquelle le dey Husayn ibn al-Husayn (1765 - 1838) était intéressé, conduit à l'expédition d'Alger (Al Djazair) (1830) et à la conquête de l'Algérie (1830 -1857).» Source : Jean Billard, Abrégé d'histoire des routes : 8 - Au dix-neuvième siècle, Laboratoire central des Ponts et Chaussées.
"La maison Bacrie et Busnach avait importé des blés d'Afrique en France, en prêtant leur concours à la Compagnie d'Afrique et à Vallière. La dette de la République, déjà considérable en 1795, s'accrut sous la Convention Nationale, et le Directoire, lui aussi, eut recours aux mêmes. Aucun de ces gouvernements n'ayant pensé à régler les comptes, les Bacri [...] avaient fini par réclamer l'appui du Dey pour récupérer leurs avances." Maurice Eisenbeth, Grand Rabbin d'Alger.
" De simples créances privées devenaient affaire d'État". Gabriel Esquer, La prise d'Alger, 1830, Paris.
«De 1791 à 1796, deux juifs algériens, Bacri et Busnach, avaient fourni au gouvernement de la République des blés pour une valeur de plus de deux millions. Ils s'étaient même chargés, en 1798, d'approvisionner, dans l'île de Malte, les magasins affectés à la subsistance de l'Armée d'Égypte.» rapporte Camille Rousset, de l'Académie française, dans son livre La Conquête d'Alger, paru en 1880 chez Plon.
Faisant suite aux «inextricables complications» liées à la déclaration de guerre de la Sublime Porte à la République française, dont on profita pour ne pas payer les Bacri, finalement, une somme de 7 millions [moitié de la somme réclamée de 14 millions] fut convenue en règlement [Acte du 28 octobre 1819, ratifié par la Loi des finances du 24 juillet 1820], dont un montant de 2 500 000 fut mis en réserve à la caisse des dépôts et consignations pour faire face aux créances éventuelles de français envers les Bacri. «Ce n'était pas l'affaire du Dey Hussein, qui, de gré ou par menace, s'était associé d'abord, puis tout à fait substitué au droit des Bacri». op.cit. p. 23.
«Envoyez-nous toutes ces différentes sommes [incluant l'intérêt] par vos propres mains», écrivit le Dey Hussein écrivit le 14 septembre 1824 au baron de Damas, successeur de Chateaubriand au ministère des Affaires étrangères. On connait la suite avec le coup d'éventail porté au Consul Deval en 1827 et la conquête de 1830, après laquelle : «les Juifs très nombreux dans Alger, durent garder, suivant leur coutume, leur organisation particulère, sous un chef qui fut l'un des fils du vieux Bacri [Jacob]». op. cit. p. 241. Jacob Bacri (ou Cohen-Bacri) continua en effet de jouer un rôle, car il avait des correspondants qui l'informaient aussi bien en Algérie qu'en France, et il annonça par exemple [non sans plaisir, on le croit bien] au maréchal de Bourmont le transfert du pouvoir aux Orléans et le rétablissement de la cocarde tricolore.
«The French military authorities reconfirmed Jacob Bacri as muqaddam ( mekdam or mokdam in the French transcriptions), or "head of the Jewish nation." He was charged with overseeing and directing Jewish affairs in Algiers.». Ce maintien d'une autonomie juive sous l'administration française dura de 1830 à 1836. Source : Norman A. Stillman (Professor of Judaic History at the University of Oklahoma), The Jews of Arab Lands in Modern Times, The Jewish Publication Society, Philadelphia, August 2003.
J'ai ouvert ce site pour rendre hommage aux deportés marocains d'algerie. Et voilà que le forum est squatté par un sujet plus douleureux.
L'histoire du maghreb .
QUI MAGHREBIN?
Le bérbere qui est juif d'origine
Ou le bérbere qui est musulmans ?
Une famille dans l'histoire |
La fontaine à l'entrée de la demeure
de Michel Cohen Bacri à Alger
(partie basse de la médina)
rue Souk El-Djemâa
On trouve trace de Michael Cohen Bacri, fondateur de la maison de commerce, né à Livourne (appelée Leghorn par les Anglais) et établi à Alger (El-Djezaïr) en 1770 ou 1774, avec des relations familiales à Marseille, Gênes, Livourne, Manchester, Naples, Alexandrie et Tunis; exil rendu prospère par le commerce international du blé. Ce furent ses fils qui contribuèrent à sauver le Sud de la France de la famine sous la Révolution et le Directoire en 1793 en exportant des quantités considérables d'orge et de blé avec l'appui du Dey d'Alger***. C'est dans les années 1795-1797 que les négociants en blé Bacri et Busnach, représentés auprès du Comité de salut public de la Convention par Jacob Bacri, mandaté par le Dey Sidi-Hassan en 1795, ont fourni à la République française, une et indivisible, du blé algérien. Ce blé devait servir, rappelons le, à la campagne d'Égypte de Bonaparte, entre autres, et ne fut pas payé. D'où le "contentieux de la dette Bacri" (La Créance Bacri est déposée à la Bibliothèque Nationale).
Ce contentieux s'inscrivit comme l'une des causes de la conquête de l'Algérie. Il faut dire que la France avait depuis 1561 un comptoir commercial en Algérie et veillait à ses intérêts par tous les moyens. Napoléon Ier, toujours prévoyant, avait même fait dresser une carte de l'Algérie et repéré le meilleur lieu de débarquement : Sidi-Ferruch. C'est Charles X, Roi très-chrétien de France et de Navarre, selon la formule traditionnelle qu'il avait restaurée, qui, contre vents et marées (contre les Anglais et contre Talleyrand), ordonna le débarquement, le 14 juin 1830. Source: entre autres, "La Colonisation en Algérie: création, développement, relations et chute", in La Colonie du Cap et l'Algérie, mémoire par Ada Sanchis, Université Nice Sophia Antipoli; reproduit dans Pieds Noirs : nos ancêtres d'Algérie, 1830-1962, par G. Brisson et R. Vella.
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La Villa Maria, Museo Mascagnano, rue Calzabigi
à Livourne, est voisine de la Villa Busnack-Bacri
La Villa Maria, Museo Mascagnano, rue Calzabigi
à Livourne, est voisine de la Villa Busnack-Bacri
Joseph Cohen-Bacri, fils de Michael, épousa la fille de Naftali Boujenah, fusionnant les deux principales maisons de commerce d'Alger. L'affaire Bacri-Busnach est donc un autre nom donné à l'affaire Bacri-Boujenah. En tout cas, grâce à Wouter Busnach, d'Amsterdam, et aux vertus de l'Internet, nous savons maintenant qu'il était allié de Nephtali Ben Moses Busnach, surnommé le "Vice-Roi d'Alger", assassiné lors du pogrom de 1805. Selon le grand rabbin d'Alger, Maurice Eisenbeth, Nephtali Busnach, riche négociant d'Alger était établi à Constantine dont le bey était son ami. "Le 15 févier 1798, il devint l'associé de son oncle et beau-père Joseph Cohen Bacri [...] Le vendredi 28 juin 1805, à 7 heures du matin, Nephtali Busnach fut tué par un janissaire dans le bureau du représentant du Bey de Constantine". En conséquence les familles Busnach et Bacri se replièrent sur Livourne, sauf Joseph Cohen Bacri, son fils David et Michel Busnach, qui restèrent pour liquider les comptes. La Régence fit saisir leurs navires en mer et réclama une rançon pour leur vie.
David Cohen-Bacri, fils de Joseph, parvint à se faire nommer Mokaddem de la communauté (chef de la nation) et fit rayer la rançon des livres de la Régence, mais il fut décapité en 1811. Son père Joseph lui succéda, mais dut se retirer à Livourne à cause de conflits intra-communautaires. Jacob Cohen-Bacri, frère de Joseph, était représentant de la maison à Marseille ["Michel Busnach et, surtout, Jacob Cohen-Bacri gardent le contact avec la Barbarie", source marseillaise] et à Paris. Il rentra à Alger ou il fut Mokadem de 1816 à 1831, sous quatre deys successifs. Parmi ses fonctions, en 1826, celle de Consul général de Toscane.
Les relations avec l'Algérie (turque, à l'époque) restèrent houleuses. Une flotte française dut croiser en 1827 devant Livourne pour protéger le Duché de Toscane que l'Algérie sommait de livrer les Bacri et les Busnach. En Algérie même, Jacob Bacri reçut chez lui, à Alger, le général de Bourmont, commandant l'armée française d'occupation. La famille Bacri, (abrégé de Cohen Bacri ou Coen-Bacri, [parfois déformé en Coens Bacri ou même en Cour-Bairé!] aujourd'hui Cohen-Bacrie) est française par naturalisation, depuis 1816 (David Cohen-Bacri, à Alger), 1827 (Nathan Bacri), 1852 (Rosa Bacrie, à Constantine) et par loi depuis 1870 (Décret Crémieux). C'est entre 1956 et 1962 que la famille quitta l'Algérie pour la France. L'auteur de cette page possède la double nationalité: française et canadienne.
Bacri
Le nom, d'origine hébraïque ou italo-arabe, serait dérivé de "Bekhor" qui signifie au sens propre fils aîné et au sens figuré précoce, empressé, qui devance les désirs des autres. Cet additif à "Cohen" a aussi été interprêté comme une référence aux prêtres du Temple qui assuraient le service le matin. Selon la racine arabe il signifie bouvier ou marchand de bétail. Il peut aussi résulter de l'italianisation d'un autre mot arabe. Merci à Paul Cohen-Bacrie pour la transmission de ces renseignements.
"1797-1827. Affaire Bacri-Busnach: 1797, deux négociants algérois, Bacri et Busnach, vendent pour 14 millions de blé à la République française (impayés). 1818, Hussein, créditeur de Bacri et Busnach, réclame cette somme à Louis XVIII. 1826, Hussein écrit à Charles X pour se plaindre de la longueur du procès, pas de réponse. 1827, à la réception officielle de Baïram, Hussein demande à Deval, consul de France, s'il a une lettre de Charles X. Réponse négative. Hussein, furieux, frappe Deval d'un coup de chasse-mouches. Rupture des relations diplomatiques, blocus d'Alger, débarquement à Sidi-Ferruch." Dominique et Michèle Frémy, Quid, Robert Laffont. Citépar Roland Bacri en exergue de son livre Les Rois d'Alger, op. cit.
"L'affaire de Bône pillée au cours d'une insurrection kabyle, les captures de navires et le défaut de paiements des créances Bacri, dont le dey d'Alger se plaint, tels sont, au début de 1827, les litiges entre le dey et la France. Pour couronner le tout, le dey a pris le consul Pierre Deval en aversion. Il l'accuse d'être aux gages de Bacri et la cour de France soupçonne Hussein de réclamer son rappel pour toucher le présent d'usage que lui doit tout nouveau consul. Le 30 avril 1827, la discussion s'envenime. Le dey, suivant l'étiquette orientale, se lève et ordonne au consul de sortir. Deval ne bouge pas, le dey le frappe du manche de son éventail. Deval rend compte de l'incident." Le Coup d'éventail, in La Colonie du Cap et l'Algérie, mémoire par Ada Sanchis, Université Nice Sophia Antipoli.
Le fait est attesté de manière originale par les Mémoires d'un esclave (George Simon Frederik Pfeiffer) au chapitre 22: "He [Dey Hussein] impetuously insisted on the immediate payment of two millions five hundred thousand franks, which were arrearages from the first years of the French republic, when both the Jewish mercantile houses, Bacri and Bosnack, in Algiers, furnished grain for the French government. [...] Mr. Deval replied, the demands were by all means just, and were acknowledged as such by his government; but..."
Le même auteur rend ce témoignage du rôle joué par les Bacri à Alger à cette époque, en 1830, après la conquête française: "his punishment [il s'agit d'un jeune interprète passé en cour martiale] was so much mitigated through the influence of Bacri, king of the Jews, that he was only expelled from the interpreters'corps.", chapitre 35. Source: The voyages and five years' captivity in Algiers of Doctor G.S. F. Pfeiffer, giving a true description of the customs, manners, and habits of the different inhabitants of the country of Algiers, written by himself. Translated from the second german edition by I. Daniel Rupp, Harrisburg, PA, John Winebrenner, Printer, 1836.
"«Le contentieux de la dette Bacri, négociant algérois qui avait vendu du blé au Directoire, et à laquelle le dey Husayn ibn al-Husayn (1765 - 1838) était intéressé, conduit à l'expédition d'Alger (Al Djazair) (1830) et à la conquête de l'Algérie (1830 -1857).» Source : Jean Billard, Abrégé d'histoire des routes : 8 - Au dix-neuvième siècle, Laboratoire central des Ponts et Chaussées.
"La maison Bacrie et Busnach avait importé des blés d'Afrique en France, en prêtant leur concours à la Compagnie d'Afrique et à Vallière. La dette de la République, déjà considérable en 1795, s'accrut sous la Convention Nationale, et le Directoire, lui aussi, eut recours aux mêmes. Aucun de ces gouvernements n'ayant pensé à régler les comptes, les Bacri [...] avaient fini par réclamer l'appui du Dey pour récupérer leurs avances." Maurice Eisenbeth, Grand Rabbin d'Alger.
" De simples créances privées devenaient affaire d'État". Gabriel Esquer, La prise d'Alger, 1830, Paris.
«De 1791 à 1796, deux juifs algériens, Bacri et Busnach, avaient fourni au gouvernement de la République des blés pour une valeur de plus de deux millions. Ils s'étaient même chargés, en 1798, d'approvisionner, dans l'île de Malte, les magasins affectés à la subsistance de l'Armée d'Égypte.» rapporte Camille Rousset, de l'Académie française, dans son livre La Conquête d'Alger, paru en 1880 chez Plon.
Faisant suite aux «inextricables complications» liées à la déclaration de guerre de la Sublime Porte à la République française, dont on profita pour ne pas payer les Bacri, finalement, une somme de 7 millions [moitié de la somme réclamée de 14 millions] fut convenue en règlement [Acte du 28 octobre 1819, ratifié par la Loi des finances du 24 juillet 1820], dont un montant de 2 500 000 fut mis en réserve à la caisse des dépôts et consignations pour faire face aux créances éventuelles de français envers les Bacri. «Ce n'était pas l'affaire du Dey Hussein, qui, de gré ou par menace, s'était associé d'abord, puis tout à fait substitué au droit des Bacri». op.cit. p. 23.
«Envoyez-nous toutes ces différentes sommes [incluant l'intérêt] par vos propres mains», écrivit le Dey Hussein écrivit le 14 septembre 1824 au baron de Damas, successeur de Chateaubriand au ministère des Affaires étrangères. On connait la suite avec le coup d'éventail porté au Consul Deval en 1827 et la conquête de 1830, après laquelle : «les Juifs très nombreux dans Alger, durent garder, suivant leur coutume, leur organisation particulère, sous un chef qui fut l'un des fils du vieux Bacri [Jacob]». op. cit. p. 241. Jacob Bacri (ou Cohen-Bacri) continua en effet de jouer un rôle, car il avait des correspondants qui l'informaient aussi bien en Algérie qu'en France, et il annonça par exemple [non sans plaisir, on le croit bien] au maréchal de Bourmont le transfert du pouvoir aux Orléans et le rétablissement de la cocarde tricolore.
«The French military authorities reconfirmed Jacob Bacri as muqaddam ( mekdam or mokdam in the French transcriptions), or "head of the Jewish nation." He was charged with overseeing and directing Jewish affairs in Algiers.». Ce maintien d'une autonomie juive sous l'administration française dura de 1830 à 1836. Source : Norman A. Stillman (Professor of Judaic History at the University of Oklahoma), The Jews of Arab Lands in Modern Times, The Jewish Publication Society, Philadelphia, August 2003.
le 12 février 2006
Dernière édition par Admin le Dim 24 Fév - 18:31, édité 1 fois