LES FRONTIÈRES ALGÉRO-MAROCAINES
Bien que nous nous soyons efforcés dans ces pages de nous placer avant tout d'un point de vue psychologique et moral, dépeindre l'action de Hassan II sans parler de sa politique étrangère serait l'amputer de ce qu'elle offre de plus intéressant.
Décidé à pratiquer une politique de « non-engagement », Hassan II a effectué de nombreux voyages à l'étranger, soit pour y régler des contentieux consécutifs à la décolonisation, soit pour y obtenir une aide économique susceptible d'accélérer le développement du pays, soit encore pour expliquer aux gouvernements étrangers les raisons pour lesquelles le Maroc ne tenait pas à s'associer à une « politique de blocs » : voyage à Washington, voyage à Bruxelles où il a été l'hôte du roi Baudouin et de la reine Fabiola; voyage à Moscou où il a établi des contacts fructueux avec MM. Podgorny, Brejnev et Kossyguine ; voyage à Madrid; enfin voyage à Paris.
Mais c'est surtout dans le domaine de la politique africaine que son action s'est manifestée avec le plus de bonheur.
Mohammed V, comme nous l'avons vu, était mort sans avoir pu régler le problème des frontières méridionales du royaume. Il avait refusé, à plusieurs reprises l, de discuter cette question avec les autorités françaises (Pour plus de détail voir l’annexe à la fin de cet article) en déclarant qu'à ses yeux elle relevait exclusivement de l'Algérie et qu'il attendrait que celle-ci ait accédé à l'indépendance pour fixer par des conversations directes les limites définitives entre les deux pays. La mort prématurée de Mohamrned V et le prolongement de la guerre d'Algérie n'avaient pas permis de pousser les choses plus loin. Le 6 juillet 1961, c'est-à-dire quatre mois après son accession au trône, Hassan II avait conclu un accord avec Ferhat Abbas, alors président du gouvernement provisoire de la République algérienne. Par une lettre ; adressée au roi du Maroc, le représentant de l'Algérie reconnaissait « le caractère arbitraire de la délimitation imposée par la France aux deux pays » et spécifiait que « les accords qui pourraient intervenir à la suite de négociations franco-algériennes ne sauraient être opposables au Maroc, quant aux délimitations territoriales algéro-marocaines ». L'accord stipulait en outre que la question serait résolue par voie de négociations et qu'une commission paritaire serait constituée à cet effet, dès que l'Algérie aurait accédé à l'indé-
Ipendance.
Pour lire la suite cliquer
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Bien que nous nous soyons efforcés dans ces pages de nous placer avant tout d'un point de vue psychologique et moral, dépeindre l'action de Hassan II sans parler de sa politique étrangère serait l'amputer de ce qu'elle offre de plus intéressant.
Décidé à pratiquer une politique de « non-engagement », Hassan II a effectué de nombreux voyages à l'étranger, soit pour y régler des contentieux consécutifs à la décolonisation, soit pour y obtenir une aide économique susceptible d'accélérer le développement du pays, soit encore pour expliquer aux gouvernements étrangers les raisons pour lesquelles le Maroc ne tenait pas à s'associer à une « politique de blocs » : voyage à Washington, voyage à Bruxelles où il a été l'hôte du roi Baudouin et de la reine Fabiola; voyage à Moscou où il a établi des contacts fructueux avec MM. Podgorny, Brejnev et Kossyguine ; voyage à Madrid; enfin voyage à Paris.
Mais c'est surtout dans le domaine de la politique africaine que son action s'est manifestée avec le plus de bonheur.
Mohammed V, comme nous l'avons vu, était mort sans avoir pu régler le problème des frontières méridionales du royaume. Il avait refusé, à plusieurs reprises l, de discuter cette question avec les autorités françaises (Pour plus de détail voir l’annexe à la fin de cet article) en déclarant qu'à ses yeux elle relevait exclusivement de l'Algérie et qu'il attendrait que celle-ci ait accédé à l'indépendance pour fixer par des conversations directes les limites définitives entre les deux pays. La mort prématurée de Mohamrned V et le prolongement de la guerre d'Algérie n'avaient pas permis de pousser les choses plus loin. Le 6 juillet 1961, c'est-à-dire quatre mois après son accession au trône, Hassan II avait conclu un accord avec Ferhat Abbas, alors président du gouvernement provisoire de la République algérienne. Par une lettre ; adressée au roi du Maroc, le représentant de l'Algérie reconnaissait « le caractère arbitraire de la délimitation imposée par la France aux deux pays » et spécifiait que « les accords qui pourraient intervenir à la suite de négociations franco-algériennes ne sauraient être opposables au Maroc, quant aux délimitations territoriales algéro-marocaines ». L'accord stipulait en outre que la question serait résolue par voie de négociations et qu'une commission paritaire serait constituée à cet effet, dès que l'Algérie aurait accédé à l'indé-
Ipendance.
Pour lire la suite cliquer
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]