375 cas de kidnapping en 2007: 120 milliards de rançons payés
par Mohamed Salah Boureni
Les chiffres avancés, ce jeudi, par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni, au conseil de la Nation, au cours d'une séance plénière consacrée à des questions orales, inquiètent.
Le kidnapping n'est plus ce phénomène marginal, en Algérie, puisque chaque année, il vient alourdir les statistiques de manière alarmante. Au total 375 cas de kidnapping ont été enregistrés en 2007, a indiqué le ministre. 260 cas relèvent, selon Zerhouni, du droit commun alors que 115 cas de kidnapping ont une relation avec le terrorisme.
Dans ce dernier volet le ministre de l'Intérieur a indiqué que des sommes atteignant 600 milliards de centimes ont été exigées (par les terroristes), précisant que 120 milliards de centimes ont été payés par les parents des victimes».
Rappelons, dans ce contexte, l'affaire du rapt, le 25 avril 2007, d'un entrepreneur qui a été traitée la semaine dernière par le tribunal criminel de Tizi-Ouzou. Les auteurs de ce kidnapping avaient obtenu, une rançon de 25 milliards de centimes, contre la libération de l'entrepreneur. Jugés par contumace, pour kidnapping suivi de demande de rançon et appartenance à un groupe terroriste, 2 des 12 auteurs du rapt, fichés par les services de police et ayant été identifiés par la victime ont été condamnés à la peine capitale.
Cette affaire de kidnapping liée à l'activité terroriste est loin de constituer un cas isolé, particulièrement dans la région de la grande Kabylie. Citons dans cette veine le cas du fils d'un commerçant qui a été enlevé, dans la commune de Draâ El-Mizan dans un faux barrage dressé par 3 individus armés et agissant à visage découvert au lieu-dit Chréa Thazrout. Les ravisseurs ont demandé une rançon de 1 milliard de centimes contre la libération de la victime. Il y a eu aussi le cas ou 6 individus armés ont enlevé, à Berkouka (Maâtkas), le fils d'un autre commerçant. Une rançon de 600 millions de centimes a été exigée de sa famille. On peut aussi citer le cas du kidnapping d'un bébé de 28 mois, d'un riche industriel enlevé à Béni-Tamou, wilaya de Blida et qui a été libéré par les gendarmes à Hammam Righa, wilaya d'Aïn Defla après 2 jours de séquestration par une bande qui se faisait passer pour Al-Qaïda. Les ravisseurs avaient exigé contre la libération du bébé une somme de 500 millions de centimes. Les 3 auteurs de l'enlèvement se révélèrent être des étudiants.
Selon des sources sécuritaires, durant les 2 dernières années, le nombre mensuel de rapts suivis de rançon, situé dans une moyenne de 5 à 10, a encore augmenté, et les régions les plus touchées restent Boumerdès et Tizi-Ouzou, qui avaient enregistré une moyenne de 15 kidnappings par mois.
Ce jeudi, le ministre de l'Intérieur indiquait que le but principal des kidnappeurs est l'argent et que ce phénomène demeure parmi les dossiers «les plus difficiles à traiter».
«Il existe aussi un autre type de kidnapping qui est en relation avec l'inceste où la plupart des familles, dans ces cas, refusent d'en parler, à cause des traditions de notre société», devait ajouter Yazid Zerhouni estimant toutefois que ce tabou est en train de perdre de sa consistance puisqu'il indique que certaines familles commencent à prendre attache avec les services de sécurité et déposent même des plaintes. Le ministre révélera, dans ce contexte l'existence d'un fichier de «délinquants pédophiles».
Pour ce qui est des auteurs d'enlèvement d'enfants, des enquêtes menées par les services de sécurité ont montré que la famille vient en première position. L'enfant victime de rapt suit son ravisseur souvent parce qu'il s'agit d'une connaissance familiale.
Pour faire face à ce phénomène, le ministre a cité les mesures préventives prises par les services de sécurité, à l'exemple de l'installation de 3 cellules à Alger, à Annaba et à Oran par la gendarmerie nationale dont le but essentiel consiste à prévenir les écoliers et les lycéens sur ce fléau. «Vu les résultats positifs de ces cellules, la gendarmerie envisage de créer 10 autres qui seront réparties à travers le territoire national», soulignera le ministre de l'Intérieur.
Afin d'étudier et de trouver des solutions à ce phénomène les services de sécurité (gendarmerie et police) ont installé, dira le ministre, des équipes composées, entre autres, de psychologues et de criminologues.
Interrogé par la presse sur le dernier enlèvement d'un enfant de 2 ans à des fins de trafic d'organes Yazid Zerhouni reconnaîtra, en effet, qu'«il n'y a pas longtemps, dans la région frontalière avec le Maroc, un homme a voulu kidnapper une enfant de deux ans. Après son arrestation, il a avoué qu'il vendait les enfants à une clinique située à Oujda, au Maroc». Et d'indiquer enfin que l'Algérie a enregistré un autre cas en 2007, d'enlèvement d'enfant pour le prélèvement de ses organes
par Mohamed Salah Boureni
Les chiffres avancés, ce jeudi, par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni, au conseil de la Nation, au cours d'une séance plénière consacrée à des questions orales, inquiètent.
Le kidnapping n'est plus ce phénomène marginal, en Algérie, puisque chaque année, il vient alourdir les statistiques de manière alarmante. Au total 375 cas de kidnapping ont été enregistrés en 2007, a indiqué le ministre. 260 cas relèvent, selon Zerhouni, du droit commun alors que 115 cas de kidnapping ont une relation avec le terrorisme.
Dans ce dernier volet le ministre de l'Intérieur a indiqué que des sommes atteignant 600 milliards de centimes ont été exigées (par les terroristes), précisant que 120 milliards de centimes ont été payés par les parents des victimes».
Rappelons, dans ce contexte, l'affaire du rapt, le 25 avril 2007, d'un entrepreneur qui a été traitée la semaine dernière par le tribunal criminel de Tizi-Ouzou. Les auteurs de ce kidnapping avaient obtenu, une rançon de 25 milliards de centimes, contre la libération de l'entrepreneur. Jugés par contumace, pour kidnapping suivi de demande de rançon et appartenance à un groupe terroriste, 2 des 12 auteurs du rapt, fichés par les services de police et ayant été identifiés par la victime ont été condamnés à la peine capitale.
Cette affaire de kidnapping liée à l'activité terroriste est loin de constituer un cas isolé, particulièrement dans la région de la grande Kabylie. Citons dans cette veine le cas du fils d'un commerçant qui a été enlevé, dans la commune de Draâ El-Mizan dans un faux barrage dressé par 3 individus armés et agissant à visage découvert au lieu-dit Chréa Thazrout. Les ravisseurs ont demandé une rançon de 1 milliard de centimes contre la libération de la victime. Il y a eu aussi le cas ou 6 individus armés ont enlevé, à Berkouka (Maâtkas), le fils d'un autre commerçant. Une rançon de 600 millions de centimes a été exigée de sa famille. On peut aussi citer le cas du kidnapping d'un bébé de 28 mois, d'un riche industriel enlevé à Béni-Tamou, wilaya de Blida et qui a été libéré par les gendarmes à Hammam Righa, wilaya d'Aïn Defla après 2 jours de séquestration par une bande qui se faisait passer pour Al-Qaïda. Les ravisseurs avaient exigé contre la libération du bébé une somme de 500 millions de centimes. Les 3 auteurs de l'enlèvement se révélèrent être des étudiants.
Selon des sources sécuritaires, durant les 2 dernières années, le nombre mensuel de rapts suivis de rançon, situé dans une moyenne de 5 à 10, a encore augmenté, et les régions les plus touchées restent Boumerdès et Tizi-Ouzou, qui avaient enregistré une moyenne de 15 kidnappings par mois.
Ce jeudi, le ministre de l'Intérieur indiquait que le but principal des kidnappeurs est l'argent et que ce phénomène demeure parmi les dossiers «les plus difficiles à traiter».
«Il existe aussi un autre type de kidnapping qui est en relation avec l'inceste où la plupart des familles, dans ces cas, refusent d'en parler, à cause des traditions de notre société», devait ajouter Yazid Zerhouni estimant toutefois que ce tabou est en train de perdre de sa consistance puisqu'il indique que certaines familles commencent à prendre attache avec les services de sécurité et déposent même des plaintes. Le ministre révélera, dans ce contexte l'existence d'un fichier de «délinquants pédophiles».
Pour ce qui est des auteurs d'enlèvement d'enfants, des enquêtes menées par les services de sécurité ont montré que la famille vient en première position. L'enfant victime de rapt suit son ravisseur souvent parce qu'il s'agit d'une connaissance familiale.
Pour faire face à ce phénomène, le ministre a cité les mesures préventives prises par les services de sécurité, à l'exemple de l'installation de 3 cellules à Alger, à Annaba et à Oran par la gendarmerie nationale dont le but essentiel consiste à prévenir les écoliers et les lycéens sur ce fléau. «Vu les résultats positifs de ces cellules, la gendarmerie envisage de créer 10 autres qui seront réparties à travers le territoire national», soulignera le ministre de l'Intérieur.
Afin d'étudier et de trouver des solutions à ce phénomène les services de sécurité (gendarmerie et police) ont installé, dira le ministre, des équipes composées, entre autres, de psychologues et de criminologues.
Interrogé par la presse sur le dernier enlèvement d'un enfant de 2 ans à des fins de trafic d'organes Yazid Zerhouni reconnaîtra, en effet, qu'«il n'y a pas longtemps, dans la région frontalière avec le Maroc, un homme a voulu kidnapper une enfant de deux ans. Après son arrestation, il a avoué qu'il vendait les enfants à une clinique située à Oujda, au Maroc». Et d'indiquer enfin que l'Algérie a enregistré un autre cas en 2007, d'enlèvement d'enfant pour le prélèvement de ses organes
Dernière édition par Admin le Dim 18 Mai - 1:14, édité 1 fois