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60 ans après la “catastrophe” El Nekba

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admin"SNP1975"

admin
Admin

60 ans après la “catastrophe”
60 ans après la “catastrophe” El Nekba Espaceur
Un universitaire palestinien qui fut témoin des événements de 1948 explique pourquoi la politique que mène Israël depuis soixante ans encourage le fanatisme.
60 ans après la “catastrophe” El Nekba Espaceur







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Des réfugiés palestiniens fuient la guerre en 1948
AFP
60 ans après la “catastrophe” El Nekba Espaceur
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La catastrophe de 1948 [la Nakba] a été, est et restera la cause première du conflit israélo-palestinien. Elle représente une injustice historique pour le peuple palestinien, pour qui tout le reste – l’occupation de 1967, la guerre de 1973 [la guerre du Kippour], l’Intifada de 1987, les accords d’Oslo de 1993 et l’Intifada de 2000 – n’a qu’une importance secondaire. Faute de se pencher sur cette injustice et d’y remédier, le conflit se poursuivra.
Je me souviens encore de l’afflux massif de réfugiés à Ramallah en 1948. Je me souviens de la manière dont nous avons tenté de leur fournir des vivres et des vêtements. Je me souviens comment mes amis et moi-même y voyions un éveil politique à un monde que nous ne comprenions pas tout à fait.
Plus de la moitié des Palestiniens ont été déplacés en 1948. Quelque 800 000 personnes ont été expulsées de leurs terres et de leurs maisons pour faire place à un Etat créé par et pour un autre peuple, un peuple venu d’ailleurs. Ceux qui ont perdu leur maison dans l’opération n’ont pas été autorisés, et ne le sont toujours pas, à récupérer leur bien légitime. Nous n’ignorons pas l’Holocauste. Mais un crime n’en justifie pas un autre.
Agé de 17 ans en 1948, je ne savais rien des sionistes. Je me souviens qu’avant cette date les gens louaient leur maison à des Européens blonds. Puis ces derniers nous ont fait la guerre. Nous ne savions absolument pas qui ils étaient, ni la raison pour laquelle ils se battaient contre nous. Quand les Jordaniens se sont emparés du pouvoir [en Cisjordanie, après la création d’Israël], c’était un événement comme un autre. Je n’ai pas compris qu’un nouveau régime avait pris en main nos destinées.

Les Nations unies n’étaient pas le roi Salomon

Les Palestiniens qui se sont succédé au pouvoir, de Hadj Amine El-Husseini [mufti de Jérusalem], en 1948, à l’ancien dirigeant de l’OLP Yasser Arafat, ont été continuellement critiqués pour “ne jamais rater une occasion de rater une occasion”. Jamais dans l’Histoire une accusation n’a été aussi infondée. En 1947, le rejet du plan de partition [de la Palestine en deux Etats, un juif et un arabe] par Hadj Amine El-Husseini a été particulièrement critiqué. A l’époque, disent les historiens, on offrait aux Palestiniens près de 50 % de leur ancien territoire. Aujourd’hui, on leur en propose moins de 22 %. C’est dire à quel point les choses auraient pu être différentes.
Mais comment cela ? Oublions un instant qu’en 1948 les Palestiniens représentaient au moins les trois quarts de la population de l’ancienne Palestine et qu’il était insensé pour eux d’accepter moins de 50 % de leur territoire. Le plan de partition me rappelle un épisode de l’Ancien Testament, dans lequel deux femmes se disputaient un nourrisson devant le roi Salomon. Incapable de déterminer laquelle était la vraie mère, Salomon a ordonné de partager le bébé en deux et d’en donner la moitié à chacune. Il pensait à juste titre que la vraie mère ne pourrait supporter qu’on fasse du mal à son enfant et rejetterait son offre.
Malheureusement, les Nations unies n’étaient pas le roi Salomon. Ni Washington quelques années plus tard. Quand Arafat s’est rendu à Camp David [en 2000], les propositions qui lui étaient soumises ne reflétaient que le projet colonial d’Israël et faisaient l’impasse sur le droit au retour des Palestiniens.
Aujourd’hui, soixante ans après l’expulsion, la solution à deux Etats paraît plus éloignée que jamais. Israël poursuit sa politique d’implantation de colonies, construisant des rocades et des bâtiments au cœur même des Territoires occupés. Cette ligne de conduite ne pourra jamais déboucher sur un Etat limitrophe viable pour les Palestiniens. La convoitise israélienne exclut une telle possibilité à court terme. Et elle éclaircit les rangs des Palestiniens modérés, ceux qui croient qu’une solution pacifique, négociée et juste est encore possible.
Si cette situation perdure, la solution à deux Etats ne sera plus envisageable. On ne pourra plus concevoir qu’une solution à un seul Etat (qu’Israël fera tout pour éviter) ou l’expulsion de tous les Palestiniens de Palestine. Pour éviter d’en arriver là, les Palestiniens doivent réformer leur système politique en vue de rétablir l’unité et d’adopter un régime parlementaire. En constatant qu’il est plus facile de faire la guerre que d’instaurer la paix, Israël va récolter ce qu’il sème et offrira l’avenir aux islamistes et autres extrémistes.
60 ans après la “catastrophe” El Nekba Espaceur
Abdel Jawad Saleh

http://www.marocainsdalgerie.net

yacoub

yacoub

Le joker israélien



Dans mon dernier Ce que je crois, j’avais promis d’exposer cette semaine les raisons pour lesquelles le bombardement des installations nucléaires iraniennes me paraît non pas un bluff, comme on a tendance à le croire, mais une menace sérieuse et qui pourrait se réaliser avant la fin de cette année.


Je rappelle que les pays arabes ayant été mis (ou s’étant mis) hors combat, il ne reste plus au Moyen-Orient - la Turquie se tenant à l’écart - que deux puissances non arabes qui s’en disputent âprement le leadership : une très vieille nation, l’Iran, et un tout jeune pays, Israël.

Ils sont aussi dissemblables qu’on peut l’être, et engagés - depuis trente ans - dans une lutte sans merci.

Avec la complicité de la France et des États-Unis, Israël est, depuis quarante ans, une puissance nucléaire ; il dispose de quelque 300 bombes et pourrait les utiliser contre tout adversaire de la région.

Quant à l’Iran, il veut - à tout prix et en courant tous les risques - le suivre sur cette voie. Pour combler le fossé qui le sépare encore de son rival, pour être respecté et entrer dans la cour des grands, pour dissuader ce rival - et les États-Unis - de l’attaquer.


L’actuel président des États-Unis, George W. Bush, et son vice-président, Dick Cheney, étaient déterminés à empêcher l’Iran « d’avoir la bombe » et même d’acquérir le savoir-faire pour la fabriquer. Depuis qu’il est apparu que leur successeur possible, voire probable, s’appelle Barack Obama (dont chacun sait qu’il n’est pas et ne pense pas comme eux), leur détermination a tourné à l’obsession.

Mais, fort heureusement pour la paix mondiale, aux États-Unis, un président sur le départ ne peut pas, sauf extrême et urgente nécessité, engager son pays dans une aventure militaire : ni le secrétaire à la Défense ni les généraux ne lui obéiraient ; la presse, le Congrès et le système judiciaire feraient barrage…

G.W. Bush et Dick Cheney sont-ils pour autant condamnés à ronger leur frein, à laisser passer cette occasion de réaliser leur obsession et d’écrire un chapitre de l’Histoire ?

Non, car ils ont le joker israélien, et ce dernier dispose d’une « fenêtre de tir ». Regardons de plus près.


Le gouvernement actuel de l’État d’Israël a en effet de nombreuses raisons « d’y aller ». Et presque aucune de s’abstenir.

La liste des raisons israéliennes pour bombarder l’Iran est impressionnante. Faute de place, je n’en passerai en revue ci-dessous que les plus évidentes.

1- Les militaires israéliens ont à leur actif une longue série de raids risqués et à long rayon d’action pour des objectifs petits ou grands : à Entebbe (3-4 juillet 1976), à Beyrouth (9-10 avril 1973), à Tunis (1er octobre 1985), en Argentine (11 mai 1960).

Le 7 juin 1981, l’aviation israélienne a bombardé, à 30 km de Bagdad, le réacteur nucléaire irakien Osirak ; le 6 septembre dernier, une installation militaire syrienne a subi le même sort, sans que personne ne proteste, pas même les bombardés.

L’aviation de l’État hébreu vient de procéder, en pleine Méditerranée, à une répétition générale de l’opération qu’Israël menace de mener en Iran.


2- Bien qu’ils aient violé toutes les lois internationales, ces raids n’ont jamais suscité de réaction hostile susceptible de dissuader leurs auteurs de recommencer : la plupart des grandes puissances les ont soit approuvés, soit tolérés. Idem pour l’opinion publique internationale.

En Israël même, de telles prouesses ont déclenché des réactions de fierté et de satisfaction. Les dirigeants qui ont eu le culot de les ordonner en ont retiré de la gloire et, sur le moment, un bénéfice politique.


3- Les actuels dirigeants politiques de l’État hébreu et leurs généraux sont, sans exception connue, favorables à un bombardement de l’Iran. Ils jugent le moment propice et estiment de leur devoir d’en profiter, « avant que l’Iran n’ait franchi le cap ou qu’un nouveau président américain ne [les] en empêche ».

Ils se prévalent de ce qu’ils appellent « la doctrine Begin », selon laquelle Israël ne laissera en aucun cas se mettre en place une dissuasion nucléaire dans « sa » région.


Leurs déclarations sont d’ailleurs sans ambiguïté, et ils pourront même nous dire : nous vous avions prévenus !

Shaul Mofaz, ancien chef d’état-major, ancien ministre de la Défense et actuel vice-Premier ministre, a déclaré le 9 juin, il y a un mois :

« Si l’Iran poursuit son programme de mise au point d’armes nucléaires, nous l’attaquerons… Les sanctions se révèlent inopérantes. Nous n’aurons pas d’autre choix. »

Un général d’aviation, Isaac Ben Israël, a précisé dans une déclaration à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel :

« Le bombardement des installations nucléaires iraniennes est plus difficile que celui que nous avons exécuté en 1981 sur le réacteur irakien et auquel j’ai participé. Mais il est possible, et nous pouvons le faire… »

L’un et l’autre disent tout haut ce que pensent tout bas le Premier ministre Ehoud Olmert, le ministre de la Défense Ehoud Barak, sa collègue des Affaires étrangères Tzipi Livni et le chef de l’opposition Benyamin Netanyahou.

Ces quatre derniers songent, en outre, au bénéfice politique qu’ils ne manqueraient pas d’en retirer.


4- Selon les experts militaires que j’ai pu consulter, les Israéliens situent la « fenêtre de tir » à l’intérieur de l’année 2008 :

- avant que les Iraniens aient enrichi assez d’uranium pour leur première bombe

- et avant qu’ils aient reçu et installé le SA20 russe qu’ils ont acheté pour mieux assurer la défense de leur espace aérien et pour… protéger leurs installations nucléaires d’un bombardement.


5- Les déclarations enflammées des dirigeants iraniens - ils répètent que leurs ripostes à un bombardement seraient si dévastatrices qu’elles dissuadent d’avance toute attaque, que les Israéliens et les Américains ne font que bluffer - cachent mal leur vulnérabilité et leurs inquiétudes.

Nous avons d’ailleurs dépassé le stade de la guerre psychologique ; la marine militaire américaine a déjà pris toutes les dispositions pour empêcher l’Iran de mettre à exécution sa menace la plus grave : bloquer le détroit d’Ormuz, par lequel passe 40 % du pétrole de la région.

Le monde entier saura gré aux Américains de faire en sorte que la route du pétrole ne soit pas coupée !


6- Les alliés de l’Iran - Syrie, Hezbollah et Hamas - sont tous les trois en négociation avec Israël et ont beaucoup à perdre - le Golan pour la Syrie - s’ils décident de les interrompre pour porter secours à leur allié.

7- Les États-Unis sont en campagne électorale jusqu’au 4 novembre et l’Europe est - par chance pour l’État hébreu - dirigée par des hommes et des femmes fervents amis et soutiens inconditionnels d’Israël.

Ses quatre plus grands pays ont pour chefs : Nicolas Sarkozy, Silvio Berlusconi, Angela Merkel, Gordon Brown. Tous les quatre seront contents de voir l’Iran humilié. Et s’ils en arrivent à déplorer un éventuel bombardement, ce sera du bout des lèvres…

La liste des raisons israéliennes de se dévouer « pour faire le sale boulot », de prendre la tête de « la lutte contre la prolifération nucléaire » est beaucoup plus longue, mais la place me manque pour les examiner toutes. Sachez seulement qu’elles font de cet acte de guerre une menace vraisemblable.

Ce sont les quatre mois qui nous séparent encore de l’élection américaine qui me paraissent les plus dangereux, car, au-delà du 4 novembre, les dirigeants israéliens devront informer le président américain élu et obtenir son accord.


Les Israéliens, adeptes de la surprise, oseront-ils frapper au mois d’août, alors que l’attention du monde - et des Iraniens - sera concentrée sur les jeux Olympiques ? Ou le feront-ils juste avant ?

Ou bien préféreront-ils le mois de septembre et le début d’octobre, qui coïncident avec le ramadan et les fêtes juives ? Souvenez-vous de 1973 et de la « guerre du Kippour » (ou du Ramadan)…

Au-delà, ce sera encore possible pour trois ou quatre semaines, avant que ne se referme la fenêtre de tir…


Il se peut aussi qu’il ne se passe rien, soit parce que les dirigeants israéliens n’auront pas osé, soit parce leurs militaires n’étaient pas prêts, soit parce qu’un événement de politique intérieure a mis son grain de sable dans la machine.

Il se peut aussi que l’Iran, pays de grande tradition diplomatique, décide, à la onzième heure, de « désamorcer la bombe ». C’est d’ailleurs son intérêt le plus évident.

Il lui suffit de déclarer qu’il accepte de négocier sérieusement l’avenir de son programme nucléaire sur la base de la dernière offre que les six (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité plus l’Allemagne) viennent de lui faire.

Ali Akbar Velayati, ancien ministre des Affaires étrangères et proche conseiller du Guide de la révolution iranienne, vient de dire qu’elle est « acceptable en principe ».

Il a ajouté, très intelligemment :

« Les États-Unis et Israël - à l’inverse des Européens - veulent nous isoler, faire croire que nous sommes infréquentables et ainsi nous exposer aux sanctions, aux menaces militaires. Ils souhaitent nous voir continuer à refuser de négocier sur la base de ce qu’on nous propose. Notre intérêt est donc d’accepter la négociation. »

Il y a, vous le voyez, un rayon de lumière assez fort pour percer les sombres nuées…

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