Maroc : recrudescence de la pédophilie et de la prostitution enfantineLe texte qui suit est la reprise d'un article d'Afrik.com
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] sur la pédophilie et la prostitution enfantine au Maroc.[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Reprise sans autorisation (je compte sur l'indulgence des rédacteurs).
Le phénomène est en train de s'aggraver avec le développement du
tourisme et aussi avec la levée des tabous sur cette question au Maroc.
Ils ont entre 9 et 15 ans et se prostituent....D’aucuns préfèrent parler «d’exploitation sexuelle à des fins
commerciales». Ces sensibilités n’empêchent pas ces enfants de vendre
tous les jours leur corps à 50 dirhams (5 euros !!!), et ce, afin de
subvenir aux besoins de toute une famille.
La pauvreté est un facteur déterminant qui pousse les enfants à s’engouffrer dans le monde de la prostitution.
Les résultats d’une enquête, menée à Marrakech auprès des jeunes
enfants prostitués, pointent leurs conditions sociales. Ce n’est pas
une révélation, mais plutôt une confirmation sur le terrain. L’étude
d’ailleurs, selon ses commanditaires, l’Amadec (association marocaine
pour le développement communautaire) avec le soutien de l’Unicef, ne
s’est pas voulue quantitative, mais plutôt un premier jalon pour briser
le tabou à Marrakech. «Il s’agissait pour nous de pénétrer dans ce
monde et confirmer des données qui existent depuis belle lurette, mais
jamais dénoncées», tient à souligner Mustapha Berre, président de
l’association.
Pauvreté, éclatement de la cellule familiale, maltraitance au sein
de la famille, démission de l’école, absence de repères éducatifs
sexuels et également le travail précoce...
Tous ces facteurs ont fait des enfants des objets sexuels aujourd’hui.
A cela s’ajoute ce «consentement» de la société, qui ferme les yeux sur
les abus sexuels sur les enfants. Il aura fallu du temps et du doigté
pour faire parler cette centaine d’enfants en leur garantissant
l’anonymat sur leur identité, mais aussi sur leurs quartiers. Les
entretiens s’achevaient souvent par les sanglots de ces enfants,
sanglots traduisant tout leur désarroi.
De 50 à 2 000 dh pour une passe
Ceux qui ont parlé aux enquêteurs ne sont pas représentatifs de
l’étendue du phénomène à Marrakech, que personne ne peut évaluer et où
l’exploitation sexuelle des enfants est aussi liée à leur placement
précoce chez les maâlems pour apprendre un métier. Ceux qui ont osé
parler n’appartiennent pas à cette catégorie et ne font pas partie de
réseaux qui, vraisemblablement, existent dans la cité ocre.
Ce sont uniquement «des indépendants», mais souvent entraînés par des
pairs. Arrachés à leur innocence très tôt, alors qu’ils devraient être
à l’école ou du moins profiter de leur enfance, ces victimes se vendent
à 50 dh la passe (4,5 euros), parfois, les plus chanceux peuvent
“gagner” beaucoup plus par nuit, du moins les garçons. Certains
clients, principalement de vieux touristes, avides de chair fraîche,
payent jusqu’à 2 000 DH la passe (182 euros). Mais le plus souvent,
c’est à bas prix que ces enfants se vendent. La montée en puissance du
tourisme dans la ville, avec des endroits fermés, a élargi le fléau,
bien que ce ne soit pas la grande cause de cette prostitution.
Aucun réseau détecté
Le tourisme qui rime avec sexe n’est pas nouveau. C’est même à la
limite d’une certaine logique : toute destination à vocation
touristique connaît une recrudescence de la prostitution. Il n’y aurait
pas de quoi «en faire un plat», diraient certains. Mais pas lorsqu’il
s’agit d’enfants. C’est pourtant dès le début des années 90, que
l’Organisation mondiale du tourisme a attiré l’attention sur ce
phénomène. Elle a créé un plan d’action pour la protection des enfants
contre l’exploitation sexuelle dans le tourisme et pour dépister les
cas.
Il est vrai que Marrakech n’est pas la Thaïlande. Et jusqu’à
maintenant, aucun réseau n’y a été détecté. Encore faut-il que les
langues se délient et que les familles prennent conscience et en
parlent. Or, le sujet est tabou, même lorsqu’il s’agit d’agressions
sexuelles. Pourtant, c’est un des facteurs déterminants d’après
l’échantillonnage étudié. Une bonne partie de ces enfants s’est adonnée
à la prostitution après avoir été violée et parfois par un des parents
(...).