L'Algerie gouvernee par Regime que Talal ne cesse de faire l'eloge.
ALGÉRIE
Une sortie du tunnel est possible
28 Août 2008 - Page : 14
Lu 2077 fois "Chaque brin d´herbe devrait avoir sa part de rosée." Sagesse chinoise.
"L´Iran a envoyé une deuxième fusée dans l´espace et a lancé son premier satellite le 17 août ", se réjouit le webzine iranien Tabnak, qui diffuse également des photos et une vidéo de l´événement. Le gouvernement a annoncé le lancement de la fusée Safir-e Omid (Messager de l´espoir), fabriquée en Iran, et la mise en orbite d´un satellite d´essai. L´Iran avait déjà réussi une telle prouesse le 4 février 2008 à l´occasion de l´inauguration du premier centre spatial iranien. A terme, les autorités souhaitent mettre en orbite un satellite de communication. Voilà un pays musulman qui démontre a contrario - au même titre que l´Indonésie ou la Malaisie- que l´Islam est innocent des étiquettes faites en Occident visant à le ghettoïser comme une religion passéiste, figée, sans lendemain. La prouesse technologique de l´Iran et de ses scientifiques, au-delà de l´appréciation sur la nature du régime, est à saluer. L´Occident ne veut d´un Islam que sanguinaire. A titre d´exemple, l´Iran embarrasse beaucoup les pays occidentaux. Pour eux, tous les moyens sont bons pour empêcher l´Iran de devenir une nation scientifiquement performante. Lu dans un journal: " D´autres nouvelles venues d´Iran risquent de renforcer cette inquiétude. Ahmad Mighani, commandant des forces aériennes, a annoncé la création d´une nouvelle génération d´avions de combat capables de voler pendant 3000 kilomètres sans ravitaillement, rapporte le Tehran Times. Selon la même source, l´armée iranienne aurait réussi à développer un radar d´une portée de 1000 kilomètres".(1)
Un autre pays qui revient de loin est la Chine: le succès d´organisation a aussi été un succès de communication à l´occasion de l´exceptionnelle cérémonie d´ouverture. L´homme, qui marche dans le ciel et allume le feu, était une belle illustration du rêve de l´humanité. Mais cette cérémonie, plus confucéenne que maoïste, a surtout valorisé le message chinois pour ce début de XXIe siècle: "La Chine a besoin du monde, le monde a besoin de la Chine." Des grandes découvertes à la protection de la planète, les Chinois ont mis en scène le patrimoine commun de l´humanité. La mobilisation de la population chinoise dont notamment un million de volontaires, avec les succès du patriotisme sportif, a naturellement renforcé la cohésion nationale du pays. La cohésion fut le troisième succès. Ces exemples sont pris à bon escient pour expliquer que ce qui nous arrive n´est pas une fatalité. On peut prétendre à ce degré de développement. Notre problème est en nous-mêmes, nous n´avons pas su inculquer des valeurs. Il n´est pas interdit de croire que l´errance identitaire mène à l´errance religieuse. Le mal est en nous si notre tissu social n´était pas en miettes, la main de l´étranger n´a nulle part où se mettre. Le délire victimaire, cache notre incapacité à nous prendre en charge tous autant que nous sommes. Il vient alors que le projet pour une société apaisée, bien dans sa peau, revendiquant ses repères identitaires et pluriels, son essence spirituelle fera que l´Algérie ira vers l´avenir avec une mentalité de vainqueur.
Qu´avons-nous fait depuis 1978?Le développement du pays a véritablement démarré avec les plans triennaux et quadriennaux qui, ont donné à l´Algérie,une assise industrielle, scientifique. Il faut se souvenir que l´Algérie était partie de rien: un pays exsangue, une économie délabrée,10.000 villages détruits, à peine 500 étudiants. A cette époque le capital "Jeunesse" avait une signification en terme d´ambition pour le pays. De 1965 à 1978, date de la mort de Boumediène. l´Algérie a engrangé, en 13 années, l´équivalent de 22 milliards de dollars. Ce qui a permis d´asseoir une industrie chimique, une industrie mécanique, une industrie sidérurgique. 30 ans après, il ne nous reste que l´outil de raffinage (22,5 millions de tonnes) et pétrochimique. Depuis 1979, l´Algérie a engrangé près de 400 milliards de dollars dont 54 milliards de dollars pour la seule année 2007 et dit-on, dans les 80 milliards ou un peu moins en 2008. Qu´avons-nous fait qui marque effectivement la période? Il semblerait que l´Algérie dispose actuellement d´un matelas de 120 milliards de dollars qui fondent comme neige au soleil, le taux de chômage est élevé, il y a de plus en plus de "harragas" tentés par l´aventure de l´immigration. L´Algérie n´a jamais autant vendu de pétrole pour acheter des gadgets et pourtant elle est redevenue cruellement sous-développée. Où sont les emplois pérennes promis et qui devaient permettre la mise en route de la machine économique? Les rares emplois visibles sont ceux générés par les showrooms des voitures importées pour 2,5 milliards de dollars, sans aucune création de richesse. Les emplois créés par les dollars de la rente algérienne l´ont été pour les travailleurs en Chine, au Japon, en Corée, en France, en Turquie...
Une immigration bien comprise a une valeur ajoutée indéniable. Que veut dire cette sollicitaiton inutile de l´immigration, que vise-t-on à travers la mise à disposition de psychologues de m´as tu vu, quelles sont les retombées de la mascarade? On s´ocupe de personnes qui sont là de passage et qui n´ont pas été sensibilsées à la détresse de leur pays. Au contraire, on leur donne l´impression que l´Algérie est une vache à lait, on peut en user et en abuser impunément sans contre partie. Quand on compare l´état d´esprit des autres nations qui ont une migration, on se prend à rêver. Il y a quelques années, de passage en Tunisie, ayant fait une emplette, j´avais proposé au vendeur de le payer en francs.Il s´excuse et devant moi il télephone à la banque pour avoir le cours du jour. Cette leçon de civisme, ce patriotisme économique pour reprendre l´expression de Dominique de Villepin, ancien Premier ministre français, n´est pas le fort de la majorité des Algériens. Notre émigré, à qui il ne faut rien demander, change le minimum au prix fort et participe acivement à l´affaiblissement de la monnaie locale. De plus, il faut savoir que la nouvelle émigration choisit de moins ne moins l´Algérie comme destination touristique. Ils prefèrent-à juste titre- confier leurs euros aux Tunisiens ou aux Marocains. Il est vrai que le tourisme, chez nous, est une vue de l´esprit par manque de cap et de rigueur. Chez nous, on pousse le ridicule jusqu´à mettre à la disposition des enfants émgrés des aires de jeux pour les faire patienter. Dans le même temps, les "restés au pays" ont le droit de baver à distance. C´est vraiment cela la solidarité: un sac de semoule et un bidon d´huile comme viatique pour le mois de Ramadhan. Non, les Algériens méritent mieux que cela!!
On l´aura compris: la société est hors-jeu. Là comme ailleurs, il n´y a pas de plan directeur et cette ambition est orpheline du fait que la société ne participe pas. Il n´y a pas de cap mobilisateur, il y a au plus des logiques sectorielles. A titre d´exemple, la politique énergétique algérienne est à créer. Au moment où de par le monde, chaque calorie disponible est bien utilisée, dans notre pays, la production débridée nous donne l´illusion de l´aisance, chacun gaspille allègrement, avec cette mentalité de "Anta´e al bailek", traduction: "Je peux donc couler la baraque. "Car tout ce qui est cher ailleurs- eau et énergie- est chez nous, gratuit. Il n´y a pas de stratégie énergétique. Ce cap tracé à titre d´exemple, outre le fait qu´il nous oblige à bouger et à tordre le coup à cette mentalité paresseuse de rentier, donnera à n´en point douter une espérance à ce pays. Les jeunes par millions et les diplômés par centaines de milliers ne se sentent pas concernés par le devenir du pays. Ils tracent leur stratégie dans laquelle l´Algérie est absente. Qu´aurons-nous à présenter à cette jeunesse quand la rente ne sera plus là? Qu´on se le dise: rouler en voiture, voire en 4x4 et accrocher un portable à son oreille n´est pas un signe de développement, mais celui d´une fuite en avant et du m´as-tu-vu. L´Algérie n´ayant plus de rente, ayant perdu son savoir- et son savoir faire-verra son bazar fermé, avec, on l´aura compris, la fermeture des banques privées, des dizaines de showrooms des concessionnaires de voitures, des opérateurs téléphoniques, généreux pour sponsoriser l´achat de drapeaux, qui n´auront plus de devises à exporter. L´économie de bazar nous fait voguer d´Istanbul à Singapour. Nos repères référentiels ont subi une rotation de 180°, le Sud-Est asiatique n´est plus ce simple attrait exotique mais bien plus. Si Taïwan a été la devancière à envahir nos souks de gadgets manufacturés, d´où l´on continue à importer le fil à coudre, les aiguilles et le dé à coudre, l´Inde mystique nous dame définitivement le pion avec ses industries de l´automobile, du logiciel, elle gère même notre sidérurgie. La Chine construit nos aéroports, nos autoroutes et soigne nos malades. La Malaisie, la Thaïlande, Bornéo sont bien sortis de leur torpeur économique, pourtant les chances de départ étaient bien plus à notre avantage. N´y a-t-il point de sursaut d´orgueil? Peut-on encore se permettre 40.000 sociétés d´import-import? et seulement 200 qui exportent! Gavés à l´envie de bananes sud-américaines et de raisin espagnol, de melons de Sao-Paulo - à qui on a payé un voyage de 15.000 km pour qu´il atterrisse dans notre assiette augmentant dangereusement la concentration de Co2. Nous ne sommes pas prêts à nous réconcilier avec nos agrumes et nos dattes. Nous avons perdu le goût des saisons, des pommes "´anta´e el bled " que les marchands vous présentent en dernier et vous cataloguent dans le bas de gamme social quand vous demandez à en acheter! A ce rythme, nous achèterons leurs "clones " ailleurs et en euro! La rente ne peut en aucun cas être viagère, notre pays sera importateur d´énergie après 2030, il en importera, mais avec quoi?
Reconstruire l’écoleLe pays n´a jamais eu autant de ressources matérielles et pourtant la société algérienne semble s´installer dans les temps morts. A quoi sert de former et d´avoir des jeunes diplômés pétillants si, en définitive, c´est l´Europe et l´Amérique du Nord qui en profitent? En définitive, devant les mutations rapides du monde dont nous sommes loin, nous peinons à entrer dans la modernité, si ce n´est par des méthodes d´effraction qui ne sont pas basées sur une analyse objective des apports et des contraintes. Pire encore, en 2008 nous en sommes encore à réveiller les démons du bilinguisme pour faire diversion, Belkhadem veut une arabisation totale de l´Université, "Si la langue (arabe) régresse c´est toute une patrie ou une nation qui a régressé."
Ajoutez à cela le parcours atypique de la solidarité dans ce pays qui fait dans la diversion à la manière d´un calife: il distribue semble-t-il d´une façon discrète, entendons par là que le citoyen lambda n´a pas le droit de savoir le devenir des deniers, dont une grande partie sont volés aux générations futures dans cette fuite débridée vers le pompage incompréhensible du pétrole et du gaz, loin des besoins réels du pays. Une question: pourquoi s´agiter pour voir s´il faut ou pas mettre en place un fonds souverain pour drainer les 150 milliards de dollars dont non ne sait pas quoi faire! Et si on laissait le pétrole là où il est, le gaz là où il est pour n´en sortir que l´essentiel? Et si on commençait à réfléchir pour bâtir une Algérie du XXIe siècle en phase avec tous les défis multidimensionnels qu´elle a à relever?
Une pénible affaire mérite d´être rapportée: voilà des enseignants que le ministère de l´Education a " utilisés " pendant de longues années, à qui il a confié la fine fleur de ce pays pour la former et il s´aperçoit un beau matin qu´ils sont contractuels et qu´ils doivent passer un concours! Sur quoi pourrait-on s´interroger?. Sur ce qu´ils ont fait: c´est trop tard pour les critiquer, la responsabilité qu´ils ont dans le délitement de l´école, est, de loin, partagée notamment par le corps enseignant. Sur ce qu´ils n´ont pas fait? La tutelle -titularisation ou pas- aurait dû les considérer comme des enseignants qui ont des droits notamment le droit, de se perfectionner. Les contractuels demandent une permanisation dans leurs postes de travail Pour eux: "Le ministère de l´Education nationale avait procédé à une opération d´intégration des enseignants contractuels en 1993. La même procédure s´est répétée en 2001, alors pourquoi ne pas la refaire en 2008." Nous y voilà! encore une fois, on titularise les enseignants à l´ancienneté. Comment la tutelle a laissé pendant des années ces contractuels en les recrutant sur des " promesses " de titularisations massives comme par le passé? S´il est vrai et j´en suis profondément convaincu qu´il ne peut y avoir de titularisation ad vitam aeternam qui amènerait l´enseignant à s´installer d´une façon paresseuse dans sa fonction et à bien se caler pour atteindre patiemment la retraite, se sachant indéboulonnable. L´Ecole de par le monde a subi des bouleversements profonds notamment concernant la performance -en permanence- des enseignants. Il serait opportun de se convaincre qu´il ne peut y avoir de régularisations massives. Elles se feront, selon la force de frappe de chacun avec naturellement le voeu que chacun réussisse. Cette évaluation ne peut pas se faire immédiatement, elle prendrait le visage de la mascarade que nous connaissons tant. Il est nécessaire d´abord et pour le plus grand bien de nos enfants que les enseignants soient performants, le seul secret est de les " revamper " dans des formations spécifiques appropriées. Les tripatouillages concernant les points de bonification sont, en fait, une façon détournée de régulariser sans perdre la face des deux côtés.
L´un des chantiers les plus nobles et prioritaires est donc celui de la reconstruction de l´école en acceptant un vrai débat pour enfin savoir quels sont les enjeux à proposer au peuple en lui disant la vérité, toute la vérité, rien que la vérité. Une société apaisée pourra, alors, se protéger culturellement, pourra aller vers le progrès avec l´assentiment de tous ses fils. Alors, alors seulement, le peuple se remettra au travail, réhabilitant ainsi les valeurs, inculquant dans ce monde plus volatile que jamais, la valeur du travail bien fait, des traditions non ankylosantes mais qui, bien comprises, permettront de libérer l´Algérienne et l´Algérien en leur donnant des réflexes de vainqueur.
A l´orée du mois de " Ramadhan el Mouadham ", nous devons prendre conscience que nous avons tous autant que nous sommes une responsabilité vis-à-vis de ce pays. Toute la sagesse de nos dirigeants, c´est de faire la chasse aux certitudes et d´enfin militer pour la vérité et l´honnêteté en toutes choses. Nous devons faire preuve d´imagination et éviter les vérités incantées et la vision passéiste d´une Algérie de Novembre 1954 que nous avons fini par galvauder en la " mettant à toutes les sauces ". A force d´expliquer tout et ne juger qu´à travers ce prisme, aussi prestigieux soit-il, les gouvernants ont réussi à " fabriquer " des " nihilistes " et qui ne croient plus à rien, préférant vivre dans " leur réel ". A cette jeunesse, seule vraie rente de ce pays, et qui a perdu ses illusions, nous devons redonner l´espoir qu´il y a une sortie de tunnel possible.
"Mazal l´espoir", dirait le regretté Cheb Hasni.