oranaisfier a écrit:Monsieur Slimani 9002 bonjour,
Vous avez raison, les expulsions des Marocains en 1975 était une tragédie.La majorité des Algériens n'ont jamais apprécié cette action.
Mais ce que je ne comprend pas, pour qu'elle raison les Marocains qui vivaient en Algérie, qui sont nés en Algérie, qui se sont mariés en Algérie et même avec un conjoint algérien, qui ne connaissaient absolument rien du Maroc, avaient refusé catégoriquement d'opter pour la nationalité algérienne. Vous l'avez dit vous même, leurs grands parents et arrières parents sont nés sur la terre algérienne.
Pourquoi ne parlez vous pas des marocains qui habitaient au Maroc, qui ont été spoliés de leur terre et jetés dans les bagnes de Tazmamart par exemple et beaucoup y sont morts; il y a eu quelques rescapés tel le célèbre Ahmed Merzouqui qui a passé 18 ans de bagne. Ces gens ont-ils été indemnisés ? où était l'humanisme de ceux qui gouvernaient!
Et les algériens spoliés par l'État marocain qui étaient propriétaires de terre dont j'ai parlé plus haut ont aussi trimé toute leur vie n'ont jamais été indemnisés et ont été aussi expulsé.
Comme vous voyez, aucun gouvernement de nos pays respectifs n'a été humain dans le sens politique.
Salutations Sincères.
bonjour wahrani
il n'y a jamais de refus massif de la nationalité algerienne, mais elle etait donnée au compte goutte, des demande de cette nationalité ont dormi dana les tiroir de l'administration pdte des années pour essuyer un refus a la fin, dont un cas des plus celebres que je te livre ci apres
Un Rifain au F.L.N: Houari Benallal raconteHouari Benallal est un Marocain né à Oran, en Algérie, en 1929. Il a été le fondateur d’une cellule de résistance algérienne dans la région de l’Oranais, à une époque où la résistance organisée était basée seulement dans la capitale, Alger, et les montagnes de l’Aures. Houari Benallal fait partie d’une famille originaire du Rif, de la tribu Beni Chiker. Son père a participé à la lutte armée aux côtés d’Abdelkrim Khatabi. En 1925, il décide de quitter sa région natale pour émigrer vers Oran. Selon Benallal, à cette époque, Oran était l’eldorado. Dans le Rif, il n’y avait que la misère et la désolation. Après avoir passé son enfance dans une école coranique, Benallal fonde un petit commerce à Oran et achète un camion avec lequel il fait de bonnes affaires. Ayant donc fondé en 1953 une cellule de résistance avec quatre Marocains dont deux ont disparu pendant la guerre d’indépendance d’Algérie, il a été arrêté et torturé par la police française, puis condamné à cinq ans de prison, faute de preuves. Gracié par le Général de gaulle après avoir passé trois ans et demi en détention, il devient la cible de l’organisation terroriste l’OAS qui était contre l’indépendance de l’Algérie.
Comment en êtes-vous arrivé à devenir un résistant en Algérie ?
JE suis né en Algérie en 1928 à Signa un petit village proche d’Oran. Mon père avait décidé de quitter le Rif pendant la guerre avec les Espagnols. Après des études à l’école coranique, j’ai travaillé avec mon père, puis j’ai fondé un petit commerce à Oran. Ensuite, j’ai pu avoir un poste dans les ponts et chaussées, grâce à une intervention. J’étais responsable du service automobile. Un jour, un chauffeur algérien a pris une voiture pour son service personnel. Je l’ai sanctionné. Comme il n’a pas digéré qu’un Marocain le sanctionne, il a commencé à dire que j’étais un fellaga, un terroriste. Je suis devenu le premier fellaga dans le service... Alors, j’ai décidé d’acheter un camion et de travailler pour mon propre compte. C’est à cette époque que j’ai décidé de créer une cellule à Oran. Nous étions cinq Marocains dont mon frère qui était chauffeur de bus et avait une connaissance de l’armement parce que c’était un ancien militaire. Moi-même j’ai passé mon service militaire chez les deuxièmes tirailleurs algériens, en 1955. Les opérations que j’ai faites ne prévoyaient pas des assassinats, seulement des actes de sabotage. Au début, nous n’avions même pas d’armes. C’est un peu plus tard que j’ai pu me procurer des armes que j’ai acheminées de Sidi Belabbas.
Et quand la résistance s’est organisée à Oran ?
C’est un Marocain dénommé Moulay qui travaillait comme peintre en bâtiment qui m’a contacté un jour, en me proposant d’aller chez quelqu’un, à la villa Halima, qui était le lieu de rencontre provisoire de la résistance. Ce quelqu’un, c’était Abdelwahab Telmssani, le chef de la résistance à Oran. Une fois chez Telmssani, Moulay m’a révélé son identité et sa fonction. Les deux hommes ont vite proposé de coordonner leur action avec la mienne. Ils m’ont nommé adjoint du chef de la résistance à Oran, chargé de l’action sur le terrain. Le côté politique relevait de Telmssani. Moulay et Telmssani ont été condamnés à mort en 1959, mais ils ont été graciés par De Gaulle au même moment où j’ai été gracié, moi, après avoir passé 3 ans de prison.
Comment étiez-vous traité lors de la détention ?
Vous ne pouvez imaginer ce qu’on a enduré de tortures dans les locaux de la police et chez les « Paras » français. On vous torture jusqu’à l’effondrement. La chose la plus horrible est l’électrocution sur les testicules. Puis, ils nous emmenaient à l’hôpital pour recommencer à nous torturer. Moi, personnellement, ils m’ont tellement torturé pour leur « balancer » l’organisation... Et comme j’étais un dur, ils ont décidé de me liquider. Une fois, en me transportant dans une jeep, deux militaires ont essayé de me jeter sur la route pour m’envoyer une rafale de mitraillette, mais comme je comprenais bien ce qu’ils disaient, je me suis vite roulé sous la jeep pour déjouer leur plan... C’était des pieds noirs qui détestaient tout ce qui est arabe. Je ne sais pas comment j’ai pu résister à cette torture, je me disais que j’étais mort sans aucun doute. En prison, nous étions gardés par des CRS armés de mitrailleuses. Leurs chefs leur avaient donné pour consigne de tirer au moindre mouvement.
Comment vous est venue l’idée de rentrer au Maroc ?
Au lendemain de l’indépendance, j’ai entendu qu’on inscrivait les gens pour leur donner une carte nationale. Au bureau de police, un Algérien m’a refusé le dépôt de mon dossier parce que j’étais Marocain. En plus, nous étions tout le temps harcelés par la police qui nous insultait. Parfois ils nous disaient : « vous, les Marocains, rentrez chez vous ». Cette haine des Marocains, je l’ai constatée depuis mon enfance. L’expulsion des Marocains après la marche verte n’est qu’un exemple. Pendant la colonisation, les Français n’embauchaient pas les Algériens car ils étaient des bras cassés, tandis que les Marocains avaient une réputation de travailleurs. Petit à petit, j’ai vendu ma maison et tout ce que je possédais car j’avais le sentiment qu’un jour ils allaient nous expulser. J’ai dû attendre plusieurs mois avant d’avoir une autorisation pour quitter le territoire en 1967 et m’installer définitivement avec ma famille au Maroc.recueillis par M. El Hamraoui Lereporter.ma